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Présentation.

Pour ce que j’en sais, l’attrait pour moi de la photographie est bien lointain. Un grand-père photographe et sa maison pleine de plaques anciennes, quand la lumière se fixait encore sur du verre. Les rouleaux de pellicule qui faisaient de longs trains. Les odeurs fortes du laboratoire et la nécessité menaçante qu’on y fasse le noir. Les retouches opérées par ma grand-mère. L’odeur plus suave de la toile chauffée de la glaceuse. Mais aussi de banales photos de famille, révélatrices d’histoires inconnues et fixatrices d’une histoire développée en images. Voilà pour les prémisses.

C’est vers l’adolescence que la possession d’un appareil kodak 6 x 9 à soufflet est venu faire de moi un acteur de la photographie, balbutiant, allant jusqu’à des tentatives de travail en laboratoire. Pas bien loin…

Et puis des années sont passées. Quelques photos de familles et de vacances. La chance parfois d’un cliché sortant de l’ordinaire…

C’est vers la cinquantaine qu’a surgi autrement l’impériosité de travailler l’image, de fixer des instants, de les dynamiser aussi. L’insistance des reflets et des voiles, le questionnement de l’objectif et des sujets, sont devenus depuis d’indispensables compagnons de route. Des photos par milliers, des heures à les composer, à leur donner une existence qui finit par faire de leur tirage, dans certains cas, des créatures plus que des créations.

La porte du laboratoire est demeurée fermée : le travail de numérisation a pris sa place. Il autorise un cadrage précis, ainsi que ce que les photographes argentiques déployaient de savoir faire dans l’obscurité de l’antre mystérieux. L’usage du scanner, pour réaliser des Scanogrammes, est venu compléter l’outillage, finalement accessoire, l’essentiel demeurant la quête du sujet et de son image.

Depuis quelques années, l’intérêt d’échanger à propos de mes travaux, de mes recherches, de mes élans et de mes freins, est venu enrichir cette quête et je me réjouis des rencontres qu’autorisent les expositions auxquelles je participe.

J’ai travaillé récemment la question de la subjectivité et de l’objectivité, celle de la matière (Matières à penser), celle de la place du témoin (Image et témoignage). Cette année 2013, j’ai répondu avec grand plaisir à l’invitation d’Isabelle Bréant de la rejoindre dans son atelier autour du thème de la Géométrie Variable. Une nouvelle aventure, bien prometteuse.

Jean Jacques MARION

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